Dans un précédent article, nous avions parlé de l’influence de l’exorcisme des ancêtres dans le déroulement du développement spirituel. Nous avions vu que la qualité de leur vie influence la nôtre de façon plus ou moins significative. La philosophie hermétique et gnostique considère que l’aboutissement du travail spirituel, ou Grand-Œuvre alchimique, passe donc par une phase d’expiation des fautes de nos aïeux.

Si aucun individu ne peut se soustraire à sa lignée familiale, dont il hérite des fautes passées, il n’en reçoit pas moins également de bonnes empreintes…

Le bon héritage

Parmi les générations qui nous ont précédés, il a forcément existé des individus épris d’absolu ou tout au moins intéressés par la religion.

Ce qui revient à dire – et c’est le plus surprenant – que la vieille trisaïeule et cousine de notre arrière-grand-père maternel, qui faisait son chapelet tous les jours et passait pour la bigote du village, est peut-être responsable de notre quête spirituelle actuelle. Ayant accumulé de la lumière sans le savoir dans son âme de simple fidèle, elle a pu transmettre ce potentiel à ses enfants jusqu’à nous.

Les liens du sang sont complexes. Un simple croisement lointain peut insuffler à une famille le vortex initiatique et déclencher des vocations à la Vie éternelle. Précisons que très peu de familles iront jusque-là. Dans l’immense majorité des cas, il n’y aura aucune fécondation spirituelle et de très nombreuses lignées s’éteindront dans l’oubli et le néant. Comme dans la nature, certains greffons ne prennent pas…

A quoi aura servi la vie des membres de ces familles stériles ? Je ne peux en débattre ici au risque de provoquer des réactions très vives. Seule une étude approfondie de la théologie gnostique donnera des réponses aux plus méritants. Car contrairement à ce que se passe dans le new-age où circulent les théories spirituelles les plus complaisantes et rassurantes, certains secrets de l’Univers requièrent un certain courage et du temps.

Des vieilles lignées hermétiques

Il a existé et existe encore de vieux filons hermétiques familiaux (plutôt issus de lignées aristocratiques) dans lesquels un enseignement spirituel se transmet de génération en génération. Un vieil ancêtre initié aux mystères de l’immortalité est toujours à l’origine de ce genre de projet.

Il institue un rite et des symboles que sa descendance devra appliquer sans interruption. Les membres les plus éclairés seront initiés au contenu hermétique de ce travail et auront la charge d’en poursuivre la réalisation jusqu’à l’aboutissement définitif qui est la glorification totale de la famille.

Les chefs de file de ces lignées très secrètes ont compris depuis longtemps que le travail spirituel ne concerne pas seulement l’individu, mais l’ensemble de sa lignée familiale. Chacun fait donc ce qu’il peut en ayant conscience de travailler pour le clan tout entier. Si le maillon le plus concerné ne parvient pas à terminer le travail, il sait que celui-ci continuera dans sa descendance et que, de toute façon, il en profitera un jour ou l’autre.

Ces notions font partie de ce qu’on appelle les mystères du sang, et dont la plupart des religions ont traité sous couvert d’un épais symbolisme. Ceci explique également pourquoi il est parfois considéré comme un péché grave de ne pas avoir eu de progéniture (dans le Judaïsme notamment).

On trouvera aussi dans la révélation de ces mystères, le sens ésotérique du réveil des morts présent dans de nombreuses traditions religieuses.

Dans de très rares cas, lorsque le dernier dépositaire de l’enseignement n’a pu trouver de successeur valable parmi sa propre famille (ce qui est souvent le cas dans notre société), il peut anoblir un filleul (hors lignée) à qui il octroiera son nom et son titre dans le cadre d’un rite extrêmement secret et exceptionnel. Les sangs des deux êtres, le maître et le disciple, seront ainsi mêlés indéfectiblement, avec les conséquences ontologiques parfois terribles que cela implique.

Des exceptions

Il existe des exceptions à cette règle. Les communautés monastiques rebaptisent le nouveau venu pour le couper de ses racines sociales et familiales. Les masses mécontentes n’y verront souvent qu’un signe évident de sectarisme, parce qu’elles sont incapables de comprendre autre chose que ce qu’on leur dit à la télévision, mais pour nous, il s’agit ni plus ni moins d’une technique initiatique.

Elle n’est cependant valable que dans un contexte communautaire religieux officiel et ancien. L’objectif n’est pas de forcer le novice à rompre avec les siens, ni à suivre n’importe quel gourou autoproclamé, mais de le relier plus exactement à la longue chaîne des initiés qui le précédèrent dans son ordre. En devenant ainsi fils ou fille de cette nouvelle famille, il/elle se connecte à une Tradition authentique et vivante qui lui facilitera le travail.

Ceci serait impossible dans le cadre d’une vie laïque, à moins d’être adopté par un maître réel (ce qui est fort rare) qui, nous l’avons vu, acceptera pour des raisons non moins rares, de mêler son sang (ou autres substances, semence, salive, larmes) à celui de son disciple, pérennisant ainsi la longue chaîne des initiés de sa lignée spirituelle.

Ces pratiques particulières qui ne se font quasiment plus, ne sont pas à la portée du public parce qu’elles heurtent l’entendement éthique des hommes communs. De plus, elles nécessitent l’acquisition de connaissances occultes très poussées ainsi qu’un équilibre psychique au-dessus de la moyenne.

De plus, elles ne pourraient être assimilées correctement, parce que leurs champs d’application excluent tout mode de vie conventionnel et obligent leurs pratiquants à une réclusion existentielle dont bien peu de personnes sont capables.

Deuxième bilan :

Quoi qu’il en soit de ces pratiques ancestrales et oubliées, à notre niveau nous ne pouvons pas faire l’impasse d’un travail sur l’ancestralité. Bien plus qu’une approche psychogénéalogique, l’exorcisme des ancêtres nous permet de parvenir au terminus initiatique. La non-considération de ce volet entraîne un échec assuré.

Fort heureusement, de très bons résultats peuvent être obtenus sans s’astreindre à des cursus initiatiques aussi complexes et exigeants que ceux dont nous avons parlé plus haut. Les temps ont bien changé, et il semble que l’Univers autorise à notre époque qu’un plus grand nombre de personnes puisse accéder aux arcanes hermétiques tout en maintenant une vie normale.

Ainsi, plutôt que d’entrer dans des ordres religieux ou d’impétrer des filiations de maîtres quasi inexistantes sous nos latitudes, le chercheur peut aujourd’hui partir à la rencontre du vieil initié de sa famille et poursuivre l’immortalisation de sa lignée, en suivant des sentiers plus simples et surtout moins obscurs.

C’est en tout cas l’un des objectifs de l’école des alchimistes que d’ouvrir à ces voies nouvelles…

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