Christianisme ésotérique

Existe-t-il un ésotérisme chrétien? Il suffit de faire une recherche sur Internet, et on aura vite la température sur cette question brûlante. Pour les chrétiens catholiques, il n’y a pas de christianisme ésotérique. Une éventuelle lecture ésotérique de la Bible est donc une hérésie totale. L’affaire ne date pas d’hier, car ésotérisme et religion catholique n’ont jamais fait bon ménage. Certaines chasses aux sorcières le prouvent… Aujourd’hui encore, quelques religieux témoignent avoir connu de graves déboires au contact de ce courant dissident. Pourtant, un très grand nombre de versets évangéliques entrent clairement en désaccord avec cette condamnation. Dans cette introduction à l’ésotérisme chrétien, je vais tenter de vous prouver qu’il existe plusieurs niveaux de lecture et de compréhension de l‘enseignement du Christ. Nous verrons à quel point le mot ésotérisme lui-même est très mal compris encore à l’heure actuelle. A quel point également la plupart des chrétiens catholiques vivent dans la méconnaissance des origines et de la nature profonde de leur religion.

D’abord, c’est quoi le christianisme ésotérique?

A l’heure actuelle beaucoup trop de gens imaginent que le christianisme ésotérique est un fatras d’ineptie métaphysiques complètement absurdes en rapport principalement avec les sciences occultes.

En d’autres termes, le mot ésotérique est souvent synonyme de gros bazar ou de croyances spirituelles naïves, dénuées de tout bon sens. On dit donc d’une chose qu’elle est ésotérique quand on veut la dévaloriser et la priver de toute consistance.

Or, la racine étymologique du mot ésotérisme est intéressante. Car contrairement à l’acception commune, ésotérique vient du grec «eso» qui signifie «dedans»

A partir de ce postulat, l’ésotérisme chrétien invite donc (et seulement) à entrer «dans» le christianisme. Pour voir ce qu’il y a au-delà de l’écorce visible. Si vous en doutez, c’est que vous n’avez jamais mangé d’orange…

Qui dit intérieur dit aussi extérieur. Y aurait-il quelque chose à voir «à l’intérieur» du Christianisme? Quelque chose qui ne serait pas visible de l’extérieur?

Or, cette intériorité n’est que très rarement explorée par les chrétiens catholiques, critiquant ouvertement un ésotérisme qu’ils ne connaissent pas au fond, et dont ils refusent sans raison valable d’entendre parler.

A l’opposé, beaucoup d’ésotéristes ont pris la peine d’étudier la théologie classique (c’est mon cas). Leur jugement est donc fondé sur une connaissance objective des deux camps…

Eh oui, Messieurs, nous aussi nous avons un cerveau! 🙂

Christianisme ésotérique VS Christianisme des profondeurs

La question ne s’arrête pas là. Car l’adjectif «ésotérique» implique aussi un mouvement. Comme suggéré juste au dessus, ce mouvement est dirigé vers l’intérieur eso , qui peut donc aussi s’entendre comme «profondeur». 

Cela qui signifie que l’attitude ésotérique ne décrit finalement pas une position figée, ni un dogme absolu clairement établi. Mais une démarche, un déplacement, qui conduisent vers une dimension non visible de prime abord.

Vers ce qui est moins éclairé. Plus ombragé. Sous le boisseau…

Vu sous cet angle, le christianisme ésotérique est un exercice ontologique qui sollicite l’intelligence et la conduit vers un sens nouveau, et surtout différent, de la parole écrite. Concrètement, plus profond.

L’ésotérisme chrétien implique un effort. Un désir de comprendre au-delà de la lettre.

C’est pourtant écrit noir sur blanc!

Je ne comprends pas pourquoi on s’offusque tant d’entendre dire qu’il existe plusieurs niveaux de lecture dans la Bible. Qu’il existe un ésotérisme chrétien.

Dans bien des passages, qu’il est inutile de lister ici (puisque tout le monde les connaît), Jésus lui-même affirme que ses paroles et ses paraboles sont à entendre avec discernement.

«Que celui qui a des oreilles entende!» (Mat. 13:13)

On ne peut pas mieux dire, ni prévenir quand on parle à demi-mot, si?!

Ésotérisme et religion catholique

Un aperçu sur l’ésotérisme chrétien laisse vite entrevoir ce qu’encourt le dogme catholique à son contact.

Au fond, l’Église n’est pas nécessairement contre l’analyse des textes. D’ailleurs, cela se pratique couramment et officiellement, et ça s’appelle l’exégèse.

L’exégèse consiste justement à essayer de comprendre intelligiblement ce qui n’est pas forcément très clair dans les Écritures. C’est un exercice qui est même pratiqué par des personnes athées. Certains théologiens n’ont pas la foi, mais s’intéressent suffisamment au problème religieux pour y consacrer des études poussées.

Là où ça ne va plus, c’est quand les interprétations ésotériques se heurtent au dogme généralement admis. 

Et, à la décharge du catholicisme, il est vrai qu’on peut dire tout et n’importe quoi sous couvert d’ésotérisme. C’est très courant dans le newage, par exemple. 

Et c’est en partie pour cette raison que l’Église réagit si mal et lutte comme elle peut pour décourager l’initiative ésotérique.

Que dit la Bible sur l’ésotérisme?

Rien. Si ce n’est, comme on l’a vu, certains passages où Jésus est très mystérieux. Suffisamment mystérieux pour qu’on se pose des questions.

Or, les questions, ça n’a jamais été le fort de l’Église. L’Église anticipe vos interrogations et y répond dans son Catéchisme. A vous de vous en contenter.

De plus, on vous dit que la parole de l’Église est infaillible!

Ainsi, pas la peine d’avoir des doutes sur tel ou tel sujet. Si l’Église dit que c’est comme ça, c’est comme ça!

Personnellement, quand je lis ce genre de chose, j’ai l’impression que mon intelligence est insultée.

Cependant, si Jésus a pris la peine d’être ambigu par moment, ce n’est sans doute pas pour rien. Pas la peine d’évoquer la religion pour savoir que certaines vérités ne sont pas toujours bonnes à dire publiquement. 

C’est vrai dans tous les domaines.

Un enseignement à double vitesse?

Manifestement, Jésus ne disait pas la même chose à tout le monde.

Ce fait est clairement révélé dans l’évangile apocryphe de Thomas (Log 13), mais comme ce texte n’est pas canonique pour l’Église catholique, un tel argumentaire ne sera pas retenu.

En revanche, une lecture franche des écrits néo-testamentaires laissera apparaitre suffisamment de signes étranges. Ils témoignent à eux seuls que Jésus était le chef de file d’un groupe d’initiés, diffusant un enseignement très différent de celui qu’il exprimait devant la foule. 

Et là où je rejoins entièrement l’Église, c’est que pour moi, il n’existe PAS deux enseignements chrétiens distincts. L’un pour les masses, et l’autre pour les élus.

Jésus n’a parlé que d’une seule chose. 

Son enseignement est UNIQUE pour tout le monde. Sauf que cet enseignement n’est pas disponible en surface. Il faut le pénétrer. C’est le sens même de la démarche ésotérique. 

Or, tout le monde n’est pas fait pour l’entendre et encore moins le mettre en pratique.

Les mystères antiques et l’initiation alchimique chrétienne

De nos jours, ce n’est plus un secret pour personne que le Christianisme des origines n’est qu’une remasterisation des mystères alchimiques antiques.

Il y a assez de bouquins là-dessus pour s’en convaincre, et pas nécessairement dans la presse grand public à la sauce Da Vinci Code… On lira, par exemple, avec grand intérêt les livres de Michel Fromaget (qui n’est pas dans l’ésotérisme) ou encore ceux de Jean Borella (qu’il vous sera difficile de faire passer pour un zozo…)

Contrairement à nos ancêtres qui n’avaient pas accès à certaines informations et étaient obligés de croire sans savoir, les actuels chercheurs de vérité ne peuvent plus être dupés.

De fait, on ne doit pas douter que les mystères chrétiens contiennent une information capitale (et secrète) concernant le devenir spirituel de l’humanité.

Le mot «mystère» n’est-il pas explicite en soi?

Cette information gêne l’Église pour une raison très simple : l’enseignement de Jésus peut s’appliquer en toute autonomie.

Voilà où le bas blesse en vérité. Autrement dit, vous n’avez pas besoin de hiérarchie ecclésiastique pour atteindre le Salut. Et je vous laisse deviner les conséquences d’une telle possibilité.

«Sur cette pierre, je bâtirai mon Église…» (Mat 16:18)

L’Église catholique justifie son existence sur ce verset bien connu. Elle affirme que c’est à cet instant que Jésus a ordonné à Pierre de fonder le grand rassemblement interplanétaire que l’on connaît…

Seulement voilà, il y a un souci avec l’étymologie du mot «église». Car, en grec, on parle d’«ecclesia», qui veut simplement dire «communauté».

Or, dans la pensée araméenne de l’époque, une communauté est un petit groupe, une réunion d’initiés réduite à sa plus simple expression.

Et contrairement à une idée préconçue, les premier chrétiens ne se rassemblaient pas dans des catacombes pour se cacher! Ça, c’est ce qu’on a voulu nous faire croire pour voiler la vérité.

Quelle vérité? Que les catacombes n’étaient pas une planque, mais un lieu hautement symbolique en rapport avec le principal cheval de bataille du Christianisme originel. C’est-à-dire le devenir eschatologique de l’homme. Autrement dit, comment bien mourir de façon à éviter la seconde mort...

L’église dont parle Jésus ne représente donc pas le rassemblement monolithique de millions de personnes endossant l’étendard catholique. Mais plutôt un groupuscule de personnes triées sur le volet pour vivre une expérience spirituelle exceptionnelle (au sens exception).

Christianisme ésotérique : vous en voulez des preuves? les voici…

Contrairement à ce qu’affirment certains sites catholiques sur Internet, le christianisme ésotérique n’est pas une invention de société secrète ou de quelconques illuminés ayant des problèmes d’autorité.

Au reste, on sait ce qui signifiait le mot «autorité» dans la bouche d’un prédicateur catholique du moyen-âge…

L’ésotérisme chrétien n’est pas non plus le produit d’une machination anti-catholique. Toute personne dotée de bon sens sait ce qu’elle doit positivement au Christianisme Romain pour l’établissement et l’équilibre de notre monde occidental.

C’est pourquoi, au risque de surprendre et peut-être de choquer, j’affirme que l’enseignement ésotérique du Christianisme n’existe pas EN DEHORS des écritures canoniques. 

Tout se trouve dans les Évangiles, à la disposition (encore une fois) de ceux et celles qui ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre…

Et c’est pour aider à cette relecture particulière et très fondée, que j’ai réalisé une formation en ligne qui dévoile point par point les véritables fondations spirituelles de l’enseignement du Christ.

A bientôt peut-être de l’autre côté du voile, à l’ombre des idées reçues…

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