Transmutation alchimique

La plus grande énigme alchimique est sans conteste la transmutation des métaux en or. De tout temps, on a recherché la pierre philosophale pour ses pouvoirs touchant la longévité et la santé éternelle. Cependant, la soif de l’or fut  souvent, et de très loin, la motivation première de nombreux alchimistes. Or, pour la science, la transmutation des métaux n’est plus vraiment une plaisanterie. On ne peut plus s’en moquer comme avant, car on la réalise maintenant à minima dans des accélérateurs de particules. La manière dont s’y prendraient les alchimistes est en revanche dénoncée et démentie. Quelle est la part du mythe et de la réalité? Voici une réponse inédite et surprenante.

Comment la science envisage-t-elle la transmutation des métaux?

Durant de longs siècles, la transmutation des métaux a été littéralement décriée. Or, de nombreux scientifiques l’ont malgré tout pratiquée à toutes les époques. Mais, ils l’ont toujours fait en cachette, et beaucoup parmi eux ont publiquement vilipendé l’alchimie pour se protéger.

Depuis l’avènement de la physique atomiste, on en sait beaucoup plus sur la constitution de la matière. De fait, les éléments chimiques sont à présent suffisamment connus et cartographiés. On peut donc affirmer que dans les conditions de travail du laboratoire alchimique, il est fort peu probable que l’on puisse réaliser une transmutation métallique. 

Il faudrait disposer en effet d’une quantité d’énergie considérable qu’apparemment seuls les accélérateurs de particules sont capables de fournir. Cette vision implique donc que les démonstrations qu’ont pu réaliser certains adeptes devant témoins furent peut-être de pures escroqueries. 

Ces expériences étaient souvent menées par ceux qu’on appelait jadis dans le jargon hermétique des souffleurs. Il s’agissait de personnages douteux, plus illusionnistes qu’alchimistes, qui exploitaient l’art subtil de tromper la galerie et de flatter les envieux. Ils pouvaient ainsi vivre aux crochets des puissants qui les sollicitaient pour s’enrichir.

La transmutation vue par l’alchimie populaire

Traditionnellement, voici comment procéderait un alchimiste pour transmuter du plomb en or. Il enfermerait un grain de pierre philosophale dans de la cire (parfois du papier) et jetterait le tout dans du plomb en fusion. Au bout de quelques instants, le plomb se transformerait en or au contact de la pierre philosophale.

Cette vision populaire est celle qu’a retenue principalement l’histoire. Mais elle n’est pas la seule. Car on connaît certains épisodes durant lesquels la transmutation atomique s’est déroulée sans feu vulgaire. A cet effet, on jetait la pierre philosophale directement dans du mercure coulant. Or, le mercure, ou vif-argent, est un métal qui se trouve être naturellement en fusion à température ambiante.

Ce qui a donc relancé la polémique de la fusion froide. Cette théorie considère que dans certaines conditions, des éléments chimiques particuliers pourraient voir leur constitution atomique modifiée tout ou partie.

Cette théorie controversée divise le petit monde de la physique des particules à juste titre. Car elle tend à crédibiliser finalement les allégations des vieux alchimistes de manière surprenante.

Mais a-t-on bien bien compris finalement le mécanisme de la transmutation alchimique?

En réalité, toutes ces théories et contre-théories ne servent absolument à rien. 

Elles ne prouvent ni ne démentent quoi que ce soit. En réalité, la façon qu’ont les scientifiques modernes de réfléchir au sujet de la transmutation alchimique est entièrement erronée du point de vue de la doctrine hermétique.

Dans mon précédent article, je vous ai invité(e) à réfléchir sur une idée assez déstabilisante. Celle-ci implique que pour l’alchimiste, l’or constitue le degré de perfection ultime du plomb. Ce qui s’applique aussi, par extension, aux autres métaux.

Cela signifie une chose assez troublante. Au-delà de sa constitution atomique, le plomb est donc une sorte d’or non mûr et encrassé de toute sorte d’impuretés.

Cette vision fera certainement sourire le physicien habitué à la dialectique atomiste classique. Alors qu’un alchimiste observe et explique la Nature sous un angle très différent, qui n’a plus rien à voir avec les molécules et les atomes.

Le secret du ghur minéral

Voilà un nom barbare qui vous fera peut-être froncer les sourcils si vous ne l’avez jamais vu écrit nulle part.

Cependant, pour un chymiste de l’antiquité jusqu’au siècle des Lumières, ce terme était très connu. Il servait à décrire ce qu’on pourrait appeler le sperme minéral universel.

En effet, pour les Anciens, il existe donc une sorte de matrice minérale venue du centre de la Terre, et qui est à l’origine de toutes les choses terrestres (minérales, végétales et animales).

Ce ghur suit un parcours évolutif qui le conduit vers la surface du globe terrestre et le fait entrer au contact de nombreux éléments hétérogènes dans les couloirs sous-terrain où il chemine.

Durant ce parcours, il s’associe à divers éléments physico-chimiques et prend une forme particulière qui va le mener vers un règne plutôt qu’un autre. 

On dit alors qu’il se spécifie. 

Au bout d’un certain temps, le ghur va donc prendre une forme définitive, tantôt minérale, tantôt végétale, tantôt animale.

Pour un alchimiste, le plomb, c’est de l’or sale!

Voilà qui explique schématiquement que le plomb et l’or, non contents d’être de la même famille (celle des métaux), ont en plus la même racine. Ils possèdent donc le même germe originel.

Cette façon de voir pourrait paraître archaïque, mais c’est pourtant celle qui a permis à tant d’alchimistes authentiques de réaliser des transmutations métalliques indépendamment de toute théorie atomiste, à des époques où celle-ci n’existait même pas encore.

Par conséquent, se faire une idée plus précise de la transmutation alchimique est possible. Certaines opérations assez simples permettent en effet de ramener le plomb dans son état originel. C’est-à-dire avant qu’il soit fixé dans sa forme actuelle. On le place ensuite dans des conditions qui lui permettront de poursuivre son chemin vers l’état de perfection ultime que constitue l’or.

Ceci explique pourquoi les alchimistes pensaient que l’or est le niveau d’évolution optimal du règne minéral, et pourquoi également n’importe quel métal peut (selon cette théorie) être (re)conduit vers cet état de perfection, à condition qu’on l’ait débarrassé préalablement de toutes les scories qui le caractérisent au sortir de la mine.

Et la pierre philosophale dans tout ça?

La pierre philosophale est un guide. C’est une matière sublime qui contient le programme complet d’évolution du règne minéral. Une sorte de GPS alchimique.

A son contact, le métal vulgaire retrouve la mémoire de ses origines. Il perd ses caractéristiques métalliques et peut reprendre son chemin vers la perfection que l’or incarne, en suivant certaines directives évolutives que lui communique la pierre philosophale.

On saisira ici en partie pourquoi un pèlerinage (comme celui de Compostelle par exemple) ou encore le thème du voyage alchimique symbolisèrent toujours la quête hermétique qui conduit au Grand-Oeuvre alchimique. Car les étapes du voyage évoquent ainsi toutes les phases de transformation de la matière première (materia prima) durant le travail alchimique.

Sous cet angle, les opérations de laboratoire alchimique qui autorisent la transmutation des métaux ne paraissent finalement plus aussi puériles ni absurdes qu’elles en avaient l’air au départ.

Nous comprenons mieux alors pourquoi de nombreuses sommités scientifiques se sont intéressées à l’alchimie à partir du moment où elles ont pris connaissance de l’étrange théorie du ghur minéral.

Est-ce que la transmutation expliquée ainsi est aussi simple?

Bien sûr que non.

Un grand nombre d’autres facteurs interviennent pour obtenir des résultats concrets en matière de transmutation nucléaire.

L’alchimiste y met en oeuvre des opérations secrètes qui sont simples à comprendre, mais parfois difficile à réaliser.

Pourquoi?

Parce que la transmutation des métaux implique un positionnement quantique qui ne peut être reproduit comme on peut le faire habituellement dans un laboratoire classique.

C’est pour cette raison qu’on parle d’alchimie et pas seulement de chimie.

La transmutation alchimique implique donc deux influences : l’une est physique et l’autre métaphysique.

Pour approfondir cet enseignement et tout savoir sur la transmutation des métaux vue par un alchimiste expérimenté, je vous renvoie à ma formation d’alchimie métallique dans laquelle vous trouverez tous les détails nécessaires et toutes les opérations secrètes de laboratoire expliquées en clair, pour envisager de faire vous aussi des expériences de transmutation comme les alchimistes d’autrefois.

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